15ème Sommet international contre la tauromachie à Madrid

11-04-2024

Les 25 et 26 novembre 2023 a eu lieu le 15ème Sommet international contre la tauromachie. Cette fois, le Réseau International Antitauromachie a tenu sa conférence annuelle dans le plus grand pays taurin d’Europe : l’Espagne. Le sommet a encore une fois été un grand succès. Des représentants des huit pays taurins et d’autres pays se sont rendus dans la municipalité de Rivas Vaciamadrid – près de la capitale Madrid – où a eu lieu le sommet.

15ème Sommet international contre la tauromachie à Madrid| Image : Réseau International Antitauromachie

Depuis 2015, Rivas Vaciamadrid s’est déclarée « ville amie des animaux ». La protection des animaux est une priorité dans la politique municipale. Par exemple, les fêtes taurines ont été supprimées en 2009. Une ville modèle et donc un lieu inspirant pour organiser notre sommet. CAS est le secrétariat et co-fondateur du réseau international et organise le sommet chaque année, avec l’aide d’autres membres du pays concerné.

Action à Madrid

Le lundi 27 novembre, nous avons organisé une action contre la corrida à la Puerta del Sol, au cœur de Madrid, où nous avons présenté les principales conclusions de notre sommet. Cette action symbolisait également notre lutte commune. Nous avons également demandé aux responsables politiques d’avoir le courage de s’engager dans un débat en faveur d’une interdiction.

Manifestation contre la corrida | Image : Réseau International Antitauromachie

La corrida existe dans huit pays : Espagne, Portugal, France, Mexique, Venezuela, Équateur, Colombie et Pérou.

Conclusions du 15ème Sommet International

Dans tous les pays, nous constatons un net déclin de l’intérêt de la société pour la tauromachie.
Les principales conclusions du sommet :

Quatre des huit capitales des pays taurins n’ont pas organisé de corridas en 2022 : Mexico, Bogota, Caracas, Quito.
Le pourcentage de la population opposée à la corrida augmente. Aujourd’hui, la majorité de la population est contre. Selon un sondage réalisé par le journal Reforma Diaro (2022), 73 % des Mexicains considèrent la corrida comme une cruauté envers les animaux. Un sondage réalisé par Datexco (2022) montre que 85 % des Colombiens sont d’accord avec l’interdiction de la corrida. En France, 87% des habitants sont opposés à la corrida selon un sondage Ifop (2022). Et huit Espagnols sur dix s’y opposent également, selon une enquête de la Fondation BBVA (2022).
Dans les huit pays, le nombre de corridas diminue. En France, ils ont diminué de 40 % au cours des 20 dernières années. En Espagne, ils ont diminué de 58 % depuis 2007 et en Équateur de 65 % au cours des 11 dernières années.
La tauromachie est à l’agenda politique. Plusieurs hommes politiques ont réclamé son abolition. En Colombie, plusieurs projets de loi visant à interdire la corrida ont été proposés par la société et les politiciens. Au Mexique, une interdiction a été obtenue dans cinq États.
Un nombre croissant de gouvernements locaux, étatiques et nationaux dans les huit pays prennent des mesures pour protéger les mineurs de la violence de la corrida. L’Équateur et le Portugal ont interdit l’entrée aux mineurs de moins de 18 et 16 ans respectivement. Des mesures similaires ont été prises dans plusieurs États du Venezuela et du Mexique. Cela répond aux exigences des Nations Unies visant à protéger les enfants de la corrida.
Cependant, l’Espagne ne fait pas assez pour protéger les enfants de cette violence et est à la traîne par rapport aux autres pays taurins.
De moins en moins de personnes assistent aux corridas. Dans le même temps, l’indignation du public grandit. Une grande partie de la société considère les animaux comme des êtres sensibles. Les gens n’acceptent plus que les animaux soient maltraités à des fins de divertissement.
Une tendance générale est le manque d’intérêt des jeunes pour la corrida.
De plus en plus d’entreprises et de banques arrêtent de sponsoriser et/ou de promouvoir la corrida. Récemment, Mercedes-Benz France, Pernod Ricard, Novotel, la Banque de Suez, le Crédit Agricole et Groupama ont pris leurs distances avec la tauromachie.

Culture compatissante

Enfin, en tant que Réseau International, nous appelons les politiques à écouter la société et à agir pour protéger les animaux de la violence de la corrida. Il est démocratique de prendre au sérieux l’opinion de la majorité de la société et de soutenir une culture de compassion.